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todayJune 22, 2023 429 3 5
Jean-Claude Martineau, le parolier de la culture populaire dans la mobilité sociale Rédaction
“O Yanvalou Yanvalou
Si janmè yon jou sa ta rive
Pa bliye kote w te leve”
(In Yanvalou)
La culture populaire demeure liée à un contenu : le Peuple auquel elle renvoie. Elle se constitue alors, selon l’académicien Pascal Ory dans « Culture populaire », « Culture de masse », en une définition ou en un préalable : “l’ensemble des représentations propres à une société en tant qu’elles sont mises à distance des élites.”.
Interroger la place de La culture populaire n’est guère moins urgent que reconstituer le style littéraire du parolier haïtien Jean-Claude Martineau (Koralen) et relever la valeur du récit et du discours dans certains de ses morceaux: Viejo, Lumane Casimir, Dayiva, Yanvalou. Ces textes se révèleront être un prétexte dans cet article.
L’œuvre de Koralen s’immerge à fond dans la culture haïtienne, particulièrement, sa part de culture populaire. Celle-ci s’inspire des techniques, des arts et des croyances. Cette culture se trouve transfigurer dans les champs de cannes (Kay Mini, Viejo, Yanvalou), la plongée, le jeu, le loisir (Dayiva), le chant, la danse (Lumane Casimir, Yanvalou) … Sous sa plume, l’auteur expose la culture haïtienne tel un feu joyeux, multicolore et, certainement, mobile, considérant toutes les dynamiques sociales qu’il tente de signaler dans, entre autres, “Yanvalou et Lumane Casimir” : Pwovens, kouto digo, jwe nan salon, soulye vèni, Bois-Verna…
Le jeu du discours et du récit constitue un univers aménagé dans l’œuvre de Kolalen. Sa narration formule le rapport des faits aux imaginaires tandis que son discours est dans la bouche de ses personnages pour guider, orienter, corriger. Alors, l’adéquation entre les deux reste de première importance.
D’une part, le récit de Koralen cristallise la scène comme un champ pour mieux planter le verbe : Nan mitan yon chan kann bò Iguey / De Ayisyen chita nan on batèy / Yon tifi, yon ti kòmè pwovens ki vini Pòtoprens vini chache lavi / Anba tonèl Kay Mini / Tout abitan yo reyini/ G’on tchaka sou dife / Sou tèt waf la li kanpe / ak yon ti pantalon chire…
D’autre part, le discours du parolier est un feu jaillissant qui contribue à rendre plus vivant la narration qui lui sert d’espace d’exposition. Tenons-nous à ces illustrations : Dayiva si reken fè w espantan / Se pa yon metye pou w pran ; Ou k ap fè tè Ayiti, / M on komisyon w a Bay madanm mwen pou mwen/ S on dyès pesos. Chez Kolalen le regard extérieur narrateur-témoin est pratiquement palpable.
Cela va sans dire, le style de Koralen est limpide et littéraire. Des tropes fleurissent dans tous ses textes : personnifications (van nan kann lan kouri efase, s’on tanbou ou tande ki leve…), métaphores implicites (pa kite manchèt ou dèyè), comparaisons (Premye grandi tankou chwal), métonymies (Bèlè kou Bwa Vèna) etc. Koralen est un ensemble de thématiques diverses intégrant la migration et la nostalgie (Vyejo), le travail et l’espoir (Yanvalou), la reconnaissance et l’oubli (Lumane Casimir), mais aussi, la dignité (Dayiva).
La plume, toutes les plumes, de Koralen voyage à travers le temps et l’espace via de mélodieuses voix : Emeline Michel, Carole Demesmin, Manno Charlemagne, Renette Désir, Ti corn… Du melting-pot, l’œuvre de Koralen demeure un arc de mille couleurs, une fête pour les yeux et, par-dessus tout, un carnet de leçons.
Par James Stanley Jean-Simon
Written by: Rédaction
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