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L’HAITIZ de tous les possibles la plus belle des radios
Bradsou Bradsa: l’amour comme discours amoureux!
Par Yves Lafortune
Bradsou Brada, sur le plan textuel, est un mélange de “enèji nou sanble” et “sanpousan”. Je ne le dis pas à 100%, mais je crois que ces deux musiques nous donnent une idée plus globale de ce que raconte “Bradsou Bradsa”
“Bradsou Bradsa” est cette musique qui raconte l’histoire de deux êtres dits inséparables qui traversent un moment relativement difficile. Mais l’idée qu’ils soient inséparables est portée par l’homme, c’est un élément propre au langage de l’amour de croire que les amoureux sont inséparables.
“Nou fèk kare
kenbe sere lanmou nan kay sa
Bradsou Bradsa se sal ye
solèy nan ke nou ka leve
soley nan ke nou ka briye
nou se marasa se sal ye”
Nous sommes ici dans l’amour et son côté discursif. L’amour fonctionne toujours avec son propre langage, son propre discours. Il y a l’amour et le discours amoureux. Dès fois on aime sans que l’amour ne soit au courant ni ne soit touché de du moindre bruit de l’amour. Je pense à Roland Barthes dans Fragments d’un discours amoureux. Tous les moments de l’amour, les attentes, les absences, les petits cœurs, tout est vu ou vécu dans les prismes du discours amoureux, au point de se demander sans le discours amoureux quelle en serait la portée poétique de l’amour. En effet, aucun amour n’échappe à un ordre du discours amoureux. Qu’il soit la lune ak solèy, le plein, abracadabra, ZAFÈM revient toujours en mode amour.
Ici, le mot discours ne veut pas dire mensonge, astuce. Non! C’est un élément qui est inséparable de l’amour, car l’amour est dit, prononcé. C’est dans ce procédé que l’amour prend force et forme en devenant un égrégore à lui tout seul. Il n’y a pas d’égrégore sans les mots et les gestes. Et, même le silence dans l’amour fait partie de sa parole, sa parole la plus fine et révolutionnaire.
Et, nous autres mélomanes, nous sommes, pour ainsi dire, bradsou bradsa avec Zafèm tel que nous sommes chevauchés par Erzulie Freda, la Déesse de l’amour dans la mythologie du Vaudou.
Kwa sen kwa, bwa!
